Lundi soir, à l’occasion du Conseil municipal, le maire du Pouliguen, Norbert Samama, a exprimé, au nom de la commune, tout son soutien à Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins, victime de violences et de harcèlement, qui a remis, il y a quelques jours, sa démission au Préfet de Loire-Atlantique :
« Les Maires et les élus de Loire-Atlantique apprenaient dernièrement la lourde et douloureuse décision prise par leur collègue maire de Saint-Brévin, Yannick Morez, de démissionner de son mandat et de quitter sa commune de cœur. Sa décision a été prise à la suite de l’incendie criminel qu’il a subi et sous la pression de menaces intolérables et quotidiennes d’opposants au Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile. Jamais un élu ne devrait être en situation de choisir entre protéger sa famille et exercer son mandat public. Ce qui se passe est extrêmement grave. Agresser un maire, ou tout élu issu du suffrage universel, c’est aussi s’attaquer aux valeurs fondamentales de la France : la démocratie, la République et nos institutions !
Notre commune a accueilli Yannick Morez le 7 avril dernier pour venir témoigner de ce qu’il avait vécu avec douleur, attristement et révolte, complété des témoignages de Nadège Placé, maire de Vue et de Bruno Debray, maire de Sion-les-Mines. Ces témoignages ont montré à quel point le désarroi, la douleur et parfois le découragement étaient grands. Ces témoignages étaient aussi le reflet des derniers faits et chiffres publiés ces dernières années : suicides ou tentatives de suicide, homicides ou tentatives d’homicides, d’agressions d’élus, de maire : 1200 maires démissionnaires en trois ans, 2256 agressions d’élus en 2022 soit une augmentation de 32% en un an. Cette table ronde organisée par le sénateur Joël Guerriau faisait écho au travail mené par nos députés et nos sénateurs, notamment Nathalie Delattre vice-présidente du Sénat venue présenter la loi sur les agressions d’élus dont elle est l’auteur, pour permettre aux associations d’élus de se porter partie civile auprès des maires, adjoints et élus agressés. Elle faisait aussi écho à la lettre adressée au Président de la République le 23 novembre 2022 co-signée par Maurice Perrion, président de l’Association des maires de Loire-Atlantique, de Roch Cheraud, co-président des maires ruraux de Loire-Atlantique, de Marie-Pierre Guérin, co-présidente également des maires ruraux de Loire-Atlantique et moi-même.
Je reste profondément convaincu que toutes les missions de service public sont en danger si nous ne luttons pas plus fortement contre toutes ces agressions envers nos enseignants, nos sapeurs-pompiers, notre police ou la gendarmerie, nos personnels de santé mais aussi nos CCAS, nos agents municipaux pour lesquels je demanderai plus de respect à tous nos concitoyens.
Lors du conseil municipal du 9 juin prochain, nous vous soumettrons au vote une motion de soutien transpartisane, comme de nombreux conseils municipaux de Loire Atlantique, portée par David Lisnard, président de l’Association des maires de France et Maurice Perrion, président de l’Association des maires de Loire-Atlantique, pour exprimer, non seulement toute notre solidarité au maire de Saint-Brévin-les-Pins, mais aussi alerter nos pouvoirs publics sur l’urgence de prendre réellement en compte les menaces qui pèsent sur les élus de la République.
Mais dès ce jour, je réitère publiquement mon plein et entier soutien à Yannick Morez. Encore une fois, rien ne justifie cet acte extrêmement grave. Si toutes les associations d’élus sont à la disposition du maire, comme de tout élu visé par une agression, pour le soutenir dans cette épreuve, nous le sommes également et plus que jamais, nous espérons que les pouvoirs publics tous réunis, du préfet, du sous-préfet à toutes les instances de l’Etat, de la Justice accompagnés de nos sénateurs et de nos députés, sauront apporter les réponses et prendre les mesures pour que notre démocratie ne soit plus mise à mal par le comportement de certains, y compris sur les réseaux sociaux. Est en jeu la pérennité de nos services publics et de nos communes pour que celles et ceux qui les font vivre continuent à s’y investir avec le même dévouement. »
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